Pendant presque quatre millénaires de littérature
sanskrite, les brahmanes ont composé des oeuvres
sur les sujets les plus divers : facteurs de mots et
d'idéologies de toutes sortes, ne s'adressant qu'aux
dieux, à Dieu et à eux-mêmes, ils ont constitué un
trésor de mots, parfois sous formes de subhasita, des
«belles paroles».
«On devient ce sur quoi on pose l'esprit», «Le vrai et
lui seul triomphe, pas le faux», «Lorsque le disciple est
prêt, le maître apparaît»... : ces «belles paroles» ne
sont pas des proverbes, ces sortes de prêt-à-penser,
mais les phrases-clefs sans cesse ruminées d'une culture
qui vouait un culte à la parole, pourvu qu'elle soit belle,
profonde et intelligente. Elles constituent une entrée
vivante et complète dans l'esprit de l'Inde ancienne.