Dans une famille, le rôle du père et de la mère est de
protéger les enfants. Qui critiquerait un comportement
paternel ou maternel ? Celui-ci est en effet généralement
considéré comme éthiquement souhaitable. De même, les patients
ne souhaitent-ils pas que leur médecin les protège ?
La société contemporaine s'interroge néanmoins de plus en
plus sur les risques potentiels d'une relation basée sur
une protection paternelle.
Cette problématique ne se réduit pas à la question de la
confiance entre le médecin et le malade ; elle relève avant
tout du manque d'uniformité des valeurs de notre société.
Un médecin ne peut en effet pas conjecturer que, dans tous
les cas, le patient partagera les mêmes valeurs que lui.
Protéger un patient en allant à l'encontre de ses souhaits
n'est plus considéré comme paternel ou justifié ; ce comportement
est dorénavant considéré comme paternaliste.
Cet ouvrage s'adresse aux médecins et aux patients aussi
bien qu'aux éthiciens et philosophes académiques. Sa
synthèse convaincante et très fouillée sur le respect de
l'autodétermination du patient et le paternalisme rend
ce livre particulièrement original. L'auteur nous montre
qu'il s'agit d'un problème fondamental dans de nombreuses
situations critiques de la médecine contemporaine (telles
qu'un refus d'un traitement, les diagnostics et pronostics
de différentes maladies, les dons d'organe, l'euthanasie,
etc.). En plus d'un résumé des questions éthiques, le
livre contient une analyse de la très abondante littérature
médicale, comprenant beaucoup d'études empiriques à
la fois surprenantes et indispensables sur le comportement
des médecins et les souhaits et attentes de leurs patients.