Paulin de Nole et l'amitié chrétienne
Evêque d'une petite ville de Campanie (Italie), Paulin de Nole vit et propose l'amitié comme un chemin spirituel. Ainsi le rappelle Benoît XVI : « Les écrits de Paulin insistent sur le sens de l'Eglise comme mystère d'unité et de communion qu'il vivait principalement dans une pratique aiguë de l'amitié spirituelle. On est impressionné de voir avec quelle chaleur ce saint évêque chantait l'amitié comme manifestation du corps du Christ animé par l'Esprit ».
Ce fut pour lui une réelle mission que de tisser inlassablement un vaste réseau d'amitiés qui réunira tout autour de la Méditerranée des hommes et des femmes, chrétiens engagés comme lui, alors même qu'ils défendaient des visages différents du christianisme. De son Aquitaine natale, où il fut peut-être en contact avec les idées de Priscillien d'Avila, aux monastères de Bethléem où il sollicite Jérôme l'exégète, de Pélage l'hérétique au grand Augustin d'Hippone, Paulin consacra beaucoup de son temps et de ses forces à faire croître la communion au nom de l'amitié, même si, pour cela, il dut au début de sa propre aventure spirituelle rompre avec son vieux maître et ami, le rhéteur Ausone de Bordeaux, et avec un monde peut-être déjà trop ancien pour accueillir la nouveauté chrétienne.