Effet majeur de la pandémie de COVID-19 : la pauvreté va violemment progresser dans le monde, alors qu’elle était censée disparaître sous sa forme la plus radicale en 2030.
Dans les pays les plus pauvres, parmi les « émergents », jusque dans les pays les plus riches, la pauvreté et les inégalités s’aggravent. Sans qu’une reprise de la croissance, ou les aides internationales, puissent, seules, y parer. Les stratégies doivent ici être à la fois économiques et politiques : rebond économique, aides, politiques de redistribution, renforcement des États, seuls susceptibles de prendre en main le destin de leurs populations.
Dans un monde violemment secoué par les défis de santé, et la compétition de puissance qui s’y exprime, quel rôle peut jouer l’Organisation des Nations unies (ONU), 75 ans après sa création dans un monde radicalement différent ? Au-delà d’une réforme qui apparaît pour l’heure inatteignable, l’organisation mondiale incarne toujours une universalité qui ne peut être évitée face aux problèmes de l’heure : mutations climatiques, nouveaux problèmes de santé... Elle demeure le seul lieu d’affirmation de valeurs de référence – même si ces valeurs ne sont guère respectées. Et elle s’affronte, à travers ses organisations spécialisées (le « système » de l’ONU) à des problèmes très concrets : développement, alimentation, réglementations internationales...
Affirmation et contestation du droit ; difficultés du maintien de la paix ; proclamation de droits de l’homme trop souvent violés ; actions multiples de sauvegarde : l’ONU est le miroir du monde, de ses faiblesses et de ses espoirs.