Mondes anglophones
Pearl est un poème allégorique en anglais de la fin du XIVe siècle. Élégie pour une petite fille morte, que le Narrateur rencontre en rêve, ce récit d'un deuil douloureux se transforme, à travers le dialogue avec la défunte, en chemin d'illumination et de conversion. Ce poème appartient à un petit groupe d'oeuvres anonymes, copiées par la même main, se trouvant dans un manuscrit unique conservé à la British Library. Son compagnon le plus célèbre dans le manuscrit est Sir Gawain and the Green Knight, roman en vers allitéré dans la tradition arthurienne. Contrairement à ce dernier, et malgré son haut intérêt littéraire, symbolique et théologique, Pearl n'a jamais été traduit en français. Cette édition bilingue présente le texte moyen-anglais en regard de la traduction française.
Si le poète de Pearl reste anonyme, l'introduction de ce livre examine son origine probable, tout en proposant une nouvelle théorie sur le commanditaire du poème, non identifié jusqu'ici. Celui-ci aurait été l'un des princes anglais les plus célèbres de son temps, fils et père de rois : tel un détective, Leo Carruthers explore un faisceau de correspondances permettant d'arriver à cette conclusion.
Dans une postface, Leo Carruthers poursuit l'influence de Pearl sur J.R.R. Tolkien, philologue et romancier (qui a traduit le poème en anglais moderne), en discernant des liens insoupçonnés avec l'un de ses personnages les plus connus et son « précieux », l'objet-clé du Seigneur des Anneaux.