Cet ouvrage confronte les pensées de Frege et Husserl à propos du psychologisme et pose la question de savoir comment ces deux penseurs ont pu à la fois lutter contre l'influence grandissante de ce courant et parvenir à une telle incompréhension mutuelle.
L'auteur cherche à montrer comment la différence de perspective sur les sciences mathématiques les a conduit à s'opposer sur le statut de la logique et de son rapport à la pensée. S'ils s'accordent pour reconnaître que l'arithmétique implique le recours à la pensée, l'un parvient à une logique symbolique, et l'autre à une logique transcendantale, deux perspectives qui supposent des idées très différentes de ce que signifie «penser». Quels rapports la pensée entretient-elle avec la représentation et avec les symboles? L'esprit qui pense, aussi bien dans les mathématiques que dans la logique, n'est-il qu'un simple «automate» qui développe les conséquences de la vérité ou est-il responsable des lois qu'il découvre? Par-delà l'étude des divergences sur le statut de la logique, de la psychologie et de leur rapport aux mathématiques, il s'agit d'explorer une divergence plus profonde sur le rapport de la pensée à la nécessité et à la liberté.