Penser la crise
Quels sont les ressorts profonds de la grave crise économique, sociale et politique que nous traversons ? Quelles lignes de fracture souterraines révèle-t-elle ?
Ces questions ont fait l'objet d'une journée de réflexion organisée à l'occasion du 60e anniversaire de la disparition du philosophe Emmanuel Mounier à l'âge de 45 ans, le 22 mars 1950. Vingt ans durant, le fondateur de la revue Esprit n'a cessé de passer au feu de la critique les politiques et idéologies (capitalisme, libéralisme économique, fascisme, communisme) aboutissant à la négation de la personne, coeur vivant du personnalisme, sa doctrine.
À l'origine de ces perversions : une erreur sur l'homme. Mounier l'identifie dès ses premiers textes consacrés à la crise des années 1930.
Crise financière, crise économique, certes, mais plus en profondeur, « crise morale » et « spirituelle ». Elle se manifeste par le primat de l'argent déconnecté de l'économie réelle dans une délirante « autofécondité », l'instrumentalisation du travail, la domination et les inégalités, la prolifération de besoins factices...
500 personnes dont 150 scolaires et étudiants ont participé à cette belle journée de débats qui s'est également interrogée sur l'influence internationale actuelle de la pensée de Mounier.