La méthode de l'entraînement mental a été élaborée dans les maquis du Vercors, par
une population mêlée où des ouvriers, des intellectuels de tous bords, des chercheurs,
des journalistes, des comédiens, des musiciens et autres «résistants», après la
bataille perdue de 1940, échangeaient ce qu'ils n'avaient pas... découvrant ainsi de
nouvelles manières d'analyser, avec le plus d'exactitude possible, les situations de la
vie réelle. L'objectif de la méthode est de s'affranchir des préjugés et des idées
reçues pour sauvegarder une pensée libre, une pensée non aliénée aux discours
dominants de l'univers politique et marchand qui sacrifient bien volontiers l'être aux
valeurs de l'efficacité et du rendement. Porteuse de rigueur épistémologique et
éthique, elle ne se réduit pas à un simple instrument ni à une technique opératoire.
Elle est comme une carte du tendre qui nous confronte à divers chemins.
Charlotte Herfray appuie son utilisation de l'entraînement mental sur une théorie,
celle de Freud, qui se réfère à l'inconscient, renonçant à la définition de l'humain
comme un être rationnel. Elle nous met en garde contre les techniques du «fonctionnalisme»
et du «pragmatisme» américains, où la communication remplace la
parole et l'analyse des comportements des êtres humains suffit pour connaître le
«parlêtre» sans écouter sa parole !