En 1996, la fermeture de l'usine Chausson de Creil, programmée
dans le secret par la direction dès 1991, a marqué les esprits.
Malheureusement, les problèmes soulevés à cette époque se sont
amplifiés et généralisés : l'actualité révèle presque tous les jours
des licenciements massifs. La réédition de cet ouvrage est donc
devenue une évidence qui nous rappelle qu'«une fermeture ou des
licenciements ne constituent pas seulement des faits quantifiables :
nombre d'emplois perdus, nombre de personnes reclassées, mises
en préretraite, indemnités financières, formations offertes, déménagements
éventuels. Ils représentent autant d'épreuves, de ruptures,
de traumatismes, de pertes - de repères, d'identité - qui s'effacent
derrière les impératifs économiques, financiers, les diktats de la
modernisation, les nouvelles règles du jeu de la mondialisation».
D. L.
Cet ouvrage, qui se lit comme un roman, apporte des éléments
concrets pour comprendre les transformations objectives et subjectives
du monde du travail dominé aujourd'hui par les politiques
managériales modernisatrices qui, si elles misent sur l'individualisation
à outrance et la mobilisation de la subjectivité des salariés,
privilégient les critères économiques et financiers en les déconnectant
de leurs incidences humaines.