Stanislav Perfetskyi, figure de l'underground ukrainien, poète et
auteur de performances littéraires bruyantes et audacieuses,
est invité dans un symposium international à Venise. Celui-ci
porte sur «l'absurdité post-carnavalesque du monde». En route pour
l'Italie, il rencontre de mystérieux bohémiens qui le retiennent à Munich,
goûte à toutes sortes d'alcools, s'adonne à sa passion pour la musique,
et tombe amoureux d'une femme envoyée pour l'espionner.
Arrivé à bon port, Perfetskyi donne une conférence sur l'Ukraine et les
Ukrainiens, puis il disparaît, laissant la fenêtre de sa chambre d'hôtel
ouverte sur le Grand Canal. Que lui est-il arrivé ? Est-il possible que ce
maître des masques, des dissimulations et autres «perversions», ait
organisé sa propre disparition ? Comme dans Le Maître et Marguerite
de Boulgakov, auquel le roman d'Andrukhovych fait écho dans un
tourbillon de formes, de styles, de jeux de mots et de références
littéraires, une chose est certaine : ce que l'on nomme la «réalité»
disparaît dans les brumes. Les aventures burlesques se succèdent à
un rythme effréné sous l'oeil étonné de la Sérénissime, et le surnaturel
prend peu à peu le contrôle du monde.