«Nous vivions tranquilles, sans gros soucis. Mon père ne votait pas, ne lisait pas le journal. Le Monde ? Une catastrophe ou un grand crime nous y faisaient penser. Puis nous n'y songions plus.» Ainsi parle Louis Decamp, dit Petit-Louis. Quand survient la guerre de 1914, il a quinze ans. Son père doit partir. L'adolescent reste à Paris avec sa mère. Il trouve un emploi de laveur de wagons, glisse tout doucement vers le monde des adultes. Puis il est enrôlé à son tour. Il connaît le front, la mort, les filles. Quand il rentre, il a achevé son passage vers l'âge d'homme.
En toile de fond de ce roman d'apprentissage, Eugène Dabit décrit la vie à Paris pendant la guerre, la vie au front ensuite. Sa plume est toujours allusive, économe, d'une extrême pudeur.