Au temps d'avant, c'était le bonheur.
La vie sans se l'expliquer.
L'existence était telle qu'elle était,
telle qu'elle avait toujours été
et que je voulais qu'elle reste.
En 1994, à Bujumbura, capitale du Burundi, Gaby, 10 ans, et Ana, sa petite soeur, vivent dans l'insouciance de l'enfance entre un père européen, Français du Jura, et une mère africaine. Rwandaise de l'ethnie tutsi.
Mais l'innocence ne protège pas de la violence qui, soudain, se déchaîne de toutes parts. À l'intérieur de la cellule familiale, c'est la rupture entre les parents, À l'extérieur, c'est l'explosion de la haine raciale. Tout près, de l'autre côté de la frontière, au Rwanda, un gouvernement hutu extrémiste entraîne la population à massacrer un million de Tutsi en quelques mois. L'onde de choc de ce génocide balaye Bujumbura. La guerre n'est plus un jeu de petits garçons. La mort rôde désormais sur le palier des maisons et la question pour chacun reste celle de la survie. Avec une interrogation particulière pour Gaby : qu'est devenue sa mère dans ce chaos mortifère ?
Publié en 2016 et couronné du prix Goncourt des Lycéens, le roman Petit pays de Gaël Faye, inspiré de la propre expérience de l'auteur, raconte le génocide rwandais pour la première fois à hauteur d'enfant. Ici, avec la complicité de l'écrivain-rappeur franco-rwandais, Marzena Sowa, au scénario, et Sylvain Savoia, à la mise en images, revisitent en bande dessinée ce grand roman d'apprentissage où se pose avec humour et humanisme la question de l'identité, mais aussi celle de l'enfance perdue. Quand le paradis laisse place à l'enfer, que reste-t-il de nos rêves ?