Elle a dix ans. Elle compte ses années sur les doigts de ses mains.
Ses yeux sont clairs comme des oublis de rivière entre les roseaux du petit matin. Bleus.
Bleus aussi les deux rubans que sa mère lui pose chaque matin sur le haut de la tête, après la petite séance de torture qui consiste à démêler les noeuds et les bouloches de rêves encore aux prises avec ses cheveux.