"Les gendarmes se sont multipliés
en France, bien plus encore
que les violons, quoique moins
nécessaires pour la danse.
Nous nous en passerions aux fêtes
du village et, à dire vrai, ce n'est
pas nous qui les demandons :
mais le gouvernement est partout
aujourd'hui, et cette ubiquité
s'étend jusqu'à nos danses,
où il ne se fait pas un pas dont
le préfet ne veuille être informé
pour en rendre compte au ministre."
1822 : la contre-révolution triomphe
en France. Dans un village de Touraine,
un curé veut commander à tout
et prétend qu'on n'y doit plus danser.
Sachant que la liberté de penser
commence avec celle de danser,
Paul-Louis Courier réplique avec
légèreté par un mordicant plaidoyer
pour la gigue et le rigodon, choses
qui ne s'accommodent jamais bien
de l'ombre écrasante de Dieu.