On reconnaît plus d'un million d'animaux pluricellulaires à symétrie bilatérale
au sein du règne animal.
Les vers, les mollusques, les arthropodes, représentent la plus grande part de ce
tableau et, pour le grand public, tous ces êtres relèvent de l'échelle des petits
animaux. Il existe toutefois de nombreuses exceptions spectaculaires à cette
apparente attribution empirique au sein des «petits», tant pour les mollusques (tel
le bénitier et surtout le calmar géant) que pour les plus robustes des crustacés.
Parmi les poissons, reptiles, oiseaux et mammifères, le gobie et le requin-pèlerin,
le lézard et le crocodile, le colibri et l'autruche, la musaraigne pygmée et la
baleine rorqual fournissent les bornes de variations de taille au sein des êtres
ressortissant à ces classes. Il ne faut cependant pas oublier les «petits des gros»,
ainsi tous les oeufs - qu'il s'agisse du caviar de la plus imposante femelle
esturgeon, ou de ceux de l'autruche -, ni même omettre les jeunes des «gros»
mammifères, qui sont alors des «petits» en taille et font parfois l'objet d'intenses
exploitations (ainsi l'agneau astrakan).
Au-delà, donc, de toutes les tentatives de classification des animaux en «grands»
ou en «petits», selon la taxonomie, c'est bel et bien l'échelle fournie par la main
humaine qui constitue la plus pragmatique des références de taille et qui permet
alors de considérer comme «petits» ceux que l'on peut capturer à la main.
Parmi les très nombreux vertébrés et invertébrés qui sont susceptibles d'avoir un
jour figuré parmi les créatures exploitées par l'homme, ne se trouve pourtant qu'un
nombre restreint de taxons.
Ainsi, c'est au-delà de l'approche traditionnelle par le canal d'une hiérarchisation
des groupes de petits animaux reconnus dans les gisements archéologiques, que
les «XXIVe Rencontres internationales d'archéologie et d'histoire d'Antibes» ouvrent
largement le champ de la recherche à de plus complexes et plus vastes problématiques.
Des stratégies de capture aux problèmes de l'évaluation quantitative et qualitative,
de leur rôle dans la diète jusqu'aux modes d'exploitation qui dépassent le seuil des
seules implications économiques, de multiples pistes sont ici tracées par les
intervenants. Associés sur ce riche terrain de recherche dans le cadre de ces
«Rencontres», préhistoriens, archéologues, historiens, tous confrontés aux
problèmes d'interprétation de ces faunules, exposent - ou proposent - tour à tour
leurs diagnoses, interprétations ou modèles constructifs.