« Phallocrates rétrogrades » contre « progressistes décadents » : autour des sexualités, les combats font rage. C'est que chacune et chacun argumente à partir de sa chair même, de son expérience unique et intime d'être sexué.
Les études de genre, initialement lutte salutaire pour la dignité des femmes, présupposent que le corps humain n'est qu'un construit. Elles l'éliminent comme donnée minimale de sens, au profit d'une volonté qui le considère infiniment plastique. Comme si le corps, au fond, n'était « rien » pour l'être humain.
Cet essai se dégage de ce piège de la démesure. Dédaignant d'opposer sexualités biologique, affective et sociale, il veut aller « à la chose même ». Et si féminin (en Chine, yin) et masculin (yang) étaient des forces bien plus riches que leur simple expression sensible chez l'individu ou dans la société ?
Le masculin et le féminin nous traversent, nous dépassent et font notre humanité. Pour un monde en crise et en mal de sens, où nous tendons à perdre le contact avec ce dont nous sommes faits, chercher une harmonie entre ces deux pôles ne serait-il pas l'ultime vecteur de paix ?
Un essai exigeant... et indispensable.