En des temps politiques et religieux incertains, Philippe de Gueldre (1467-1547), duchesse de Lorraine puis religieuse Clarisse, échoue à exercer un pouvoir politique effectif. Depuis son enfance, elle est le sujet et l'objet de pratiques de pouvoir entre les maisons de Bourgogne, de Bourbon et de Lorraine. Veuve, son entrée en religion fait d'elle un miroir de la sainteté des princes lorrains et lui donne des moyens d'actions inédits, hors de tout contrôle masculin. Après sa mort, elle ne tarde pas à devenir une figure populaire de l'État lorrain jusqu'à sa disparition au XVIIIe siècle. L'ouvrage analyse dans quelle mesure les vies successives de la duchesse s'articulent autour des imaginaires de genre qui irriguent l'époque moderne.