Parallèlement à la rédaction de son ouvrage majeur, Contre la
méthode, Feyerabend travaillait au début des années 70 à une
Philosophie de la nature de grande ampleur. Bien qu'inachevé,
ce livre forme une totalité cohérente, présentant les fondements
de la pensée du philosophe.
Cette ample étude comparatiste montre qu'il existe des alternatives
sérieuses à la vision scientifique du monde. Feyerabend étudie
tout particulièrement la transformation de la pensée qui marqua
l'Antiquité grecque : le passage du Mythos au Logos confronte
deux représentations du monde incommensurables, dualité d'où
ont jailli bon nombre des valeurs, des idées et des normes constitutives
de la culture occidentale.
En montrant que le mythe et l'art sont des concurrents sérieux,
respectables et surtout nécessaires de la science, Feyerabend défend
un pluralisme dénué de ressentiment mais non de passion.