Ce livre, au carrefour de la philosophie et de la littérature, est centré, à
travers l'analyse des oeuvres de Nietzsche, Baudelaire, Wilde et Kierkegaard,
sur ce que l'auteur appelle «une esthétique de l'âme et du corps». C'est là
une thèse allant à l'encontre du dualisme platonicien comme du rationalisme
cartésien pour se situer aux confins de l'hédonisme épicurien et
de l'ascèse stoïcienne. C'est ce que l'auteur nomme, en accord avec Oscar
Wilde en son De profundis et Sartre en son Baudelaire, la «spiritualisation
du corps» et la «matérialisation de l'âme».
Ce que cet ouvrage examine donc, ce sont, en une étude originale et
inédite, les bases philosophiques tout autant que le contexte historique dans
lesquels le dandysme est né. Les deux penseurs majeurs sur lesquels l'auteur
se fonde sont Sören Kierkegaard et Friedrich Nietzsche.
Ainsi la deuxième partie de cet essai est-elle consacrée à Kierkegaard et
à sa «théorie des trois stades» : comment il passe, dans Le Journal du
Séducteur notamment (où son héros apparaît comme l'archétype du dandy
moderne), de l'esthétique au religieux.
La troisième partie de cette étude gravite autour de l'oeuvre de
Nietzsche et, en particulier, de sa théorie du «philosophe-artiste». Car c'est
en une dynamique exactement inverse à celle de Kierkegaard que sa
réflexion s'insère dès lors qu'elle part du religieux pour aboutir, après la mort
de Dieu et sa critique des valeurs morales, à l'esthétique.
D'où l'importance de Baudelaire et de Wilde, chantres du dandysme :
attitude existentielle perçue, ici, comme étant l'application, sur le plan
poético-littéraire, de concepts philosophico-esthétiques. Car c'est à la
croisée de la démarche kierkegaardienne et du projet nietzschéen que le
dandysme se situe, ainsi que l'indique la première partie (suite athéologique)
de ce livre et que le confirme sa quatrième partie (métaphysique du
dandysme).