Les historiens de la photographie ont longtemps délaissé les relations qu'elle entretient avec les écrits littéraires, journalistiques ou critiques. C'est pourtant par le biais de discours divers - ceux de la théorie ou d'une spéculation parfois dévergondée - que se compose, depuis plus de cent cinquante ans, un imaginaire photographique où les spectres et les ectoplasmes accompagnent les auras.
L'ouvrage présente une série d'études qui portent sur la photographie mise en récit (Villiers de l'Isle-Adam, J. Cortázar, M. Tournier, P. Modiano) ou mise en poème (B. Cendrars) ; sur la fiction illustrée par la photographie (Bruges-la-Morte, Nadja, les romans «populaires») ; sur son utilisation par la presse à grand tirage ; sur l'interprétation qu'en présentent quelques éminents théoriciens (Walter Benjamin, Roland Barthes) ; mais aussi sur les visions nées du discours scientifique (les optogrammes) ou para-scientifique (la photographie spirite et «transcendante»).
A la fin de ce volume, on trouvera une anthologie de textes peu connus (de Balzac à Strindberg, en passant par Gautier ou Flammarion), qui révèlent les sources obscures d'une image dont on oublie souvent qu'elle est subjective, médiatrice d'irrationnel.