Pie XI (1857-1939) fut le pape de l'entre-deux-guerres.
Il fut à la fois confronté au traumatisme de 14-18 dans
les consciences européennes, à l'affirmation des totalitarismes,
à la faillite de la paix, le tout sur fond de déchristianisation
en Occident.
Rien ne préparait Achille Ratti, né en Lombardie au
milieu du XIXe siècle (1857), à une époque où les États
du pape couvraient un tiers de l'Italie, à assumer une telle
tâche. Certes, ce bibliothécaire érudit a découvert la
diplomatie dans la nouvelle Pologne d'après 1918, mais,
devenu pape, il doit mener un aggiornamento à marche
forcée. Il règle la question romaine avec Mussolini par les
accords du Latran (1929). Il organise la présence catholique
en Europe centrale, pacifie les relations avec la
France et multiplie les missions.
Mais ce sont deux encycliques, promulguées en 1937,
qui donnent la mesure de l'homme et de son action : en
dénonçant le nazisme (Mit brennender Sorge), puis le communisme
(Divini Redemptoris), Pie XI se pose en vigie
d'un monde libre.
Yves Chiron a eu accès aux Archives Secrètes du Vatican.