L'air pensif, songeur, sombre, le front courbé, l'oeil perdu, vous l'avez vu vingt fois traverser en courant le boulevard ; oublieux, désordonné, il reviendra dix fois pour la même chose sans penser à la faire ; toujours courant dans la rue, toujours immobile dans l'intérieur, il restera des heures sans bouger, sans parler ; où est son esprit ? Au tableau qu'il fait ou au tableau qu'il va faire ; ne parle peinture que le moins possible. Mais si vous voulez voir son visage s'illuminer, si vous voulez l'entendre, - ô miracle ! - chantonner quelque gai refrain, ne le cherchez pas à table, ni dans les endroits où l'on s'amuse, mais tâchez de le surprendre en train de travailler.