De Pierre Bayle, la tradition critique a longtemps voulu ne faire qu'un précurseur des Lumières. C'était trop négliger la personnalité et la pensée du théologien calviniste, et le considérer comme un auteur mineur.
En 1964, Élizabeth Labrousse, directeur de recherches au CNRS et grande historienne du protestantisme, publiait son Pierre Bayle qui allait vite s'imposer comme l'ouvrage de référence sur le réfugié de Rotterdam. Grâce à ce livre en deux volumes (l'un biographique toujours disponible, l'autre analytique repris ici), l'auteur du Dictionnaire Critique retrouvait enfin sa place de penseur au coeur de la « crise de la conscience européenne », de théoricien de la tolérance, de théologien philosophe convaincu qu'avec le triomphe du cartésianisme la foi chrétienne abordait aux rives des temps modernes.