Moins ambitieuse que la lyrique élevée des Odes ou la
philosophie scientifique des Hymnes, la poésie amoureuse
de Ronsard lui a valu un succès immédiat et l'a fait passer
à la postérité.
Regroupés au seuil de l'oeuvre dans la dernière édition
complète de 1584 - celle que l'on peut considérer comme
le testament du poète -, les poèmes d'amour sont délibérément
organisés en un triptyque autour de trois principales
figures féminines, la «guerrière Cassandre», la «belle gentille
honneste humble et douce Marie» et la «chaste Saintongeoise»
Hélène.
Autour de ce triptyque, sur lequel porte la présente étude, se
jouent de multiples variations de style et de ton, de motifs et
de formes poétiques. Les poèmes amoureux de Ronsard,
écriture inspirée et ardente du désir, sont autant de fragments
d'un discours de séduction qui pose la question toujours
actuelle des rapports entre lyrisme, amour et poésie.