C'est une oeuvre majeure que celle de Pierre Jean Jouve,
alliant psychanalyse et mysticisme.
Durant la période de la Première Guerre mondiale, l'auteur
subit l'influence unanimiste, vit une grande amitié avec
Romain Rolland et écrit des ouvrages teintés de tolstoïsme,
généreux et pacifistes. De 1921 à 1925, il traverse une
profonde crise intellectuelle qui l'amène à renier, à quarante
ans, la totalité de son travail antérieur. Cette rupture est
d'abord d'origine mystique, Jouve ayant la révélation que la
grande poésie est d'essence spirituelle et chrétienne. En 1921,
il a croisé sur sa route la psychanalyste Blanche Reverchon
qui lui a fait découvrir les abîmes de l'inconscient humain.
Son écriture en sera définitivement transformée. Pendant
la Seconde Guerre mondiale, Pierre Jean Jouve s'engage,
par ses écrits, contre le nazisme, puis, à l'issue du conflit,
il accomplit un retour vers lui-même et marche, durant les
dernières années de son parcours, vers sa «Chine intérieure»
marquée par des poèmes et de profondes lectures de grandes
compositions poétiques et musicales. Pierre Jean Jouve, né à
Arras en 1887, auteur d'une oeuvre tourmentée et admirable,
s'est éteint en 1976 à Paris.