1969. L'Amérique découvre Pimp, autobiographie explosive signée
Iceberg Slim (alias Robert Beck). Il devient le proxénète
le plus célèbre des États-Unis. Un peu malgré lui, Slim est
propulsé au rang de porte-parole indigne de la communauté noire,
dans la lignée des Black Panthers. Suivront Trick Baby et Mama
Black Widow, textes très inspirés de son histoire qu'on peut lire
comme des témoignages édifiants ou des romans noirs
au charme brut. Les «héros» de Slim sont arnaqueurs, travestis
ou gigolos. Ils ne refusent jamais une ligne de coke et sont prêts
à tout pour quelques dollars. «Il n'y a pas de psychologie,
de sermons ou de notes dans ce récit d'une vie. Les dialogues
sont dans la langue crue des pédés, du ghetto, du Sud profond,
des bas-fonds», affirme Slim lui-même.
Livres de chevet de toute une génération de rappeurs
ou d'écrivains comme Sapphire ou Maya Angelou, ces trois livres
fondateurs ont d'abord paru aux Éditions de l'Olivier
dans la collection Soul Fiction, dirigée par Samuel Blumenfeld.
Réunis pour la première fois en un seul volume, ils constituent
une sorte de «trilogie du ghetto» unique dans la littérature
américaine.