Pourquoi en Allemagne tant de garçons turco-musulmans
sont-ils en situation d'échec scolaire ? Pourquoi y a-t-il trois
fois plus de délinquants parmi eux que parmi les Allemands ?
Pour Necla Kelek, les causes de cet échec sont moins imputables
à la discrimination sociale et aux carences éducatives, qu'à la
façon dont le jeune musulman est élevé par le père. Les coups
qu'il reçoit lui inculquent le «respect» qu'on doit à plus fort
que soi. La «honte», c'est la faiblesse de ne pas pouvoir se
venger. Cette violence qui régit les rapports sociaux s'appuie
sur une vision archaïque du monde tirée du Coran et
réaffirmée de génération en génération.
Avec La Fiancée importée, Necla Kelek avait déclenché un
vif débat autour du mariage forcé. À présent, elle focalise son
étude sur les hommes et leur conception clanique de la
société qui les empêche de devenir des individus autonomes
et responsables.
Parce que les constats en sont souvent applicables à la communauté
musulmane française, ce livre donne des clés pour comprendre
de l'intérieur les pesanteurs traditionnelles et les mentalités qui
déterminent le sort des jeunes garçons et gênent voire interdisent
leur intégration.