Le quartier parisien est l'objet de mythes qui proviennent généralement d'une représentation sympathique d'un passé perdu. Plaisance ne saurait échapper à ces images. Or, sur la durée, l'historiographie des quartiers parisiens reste très peu abondante. Ce livre veut donc évoquer sous tous ses aspects l'histoire de Plaisance. Un très court temps une banlieue verte et plaisante de Paris, Plaisance est devenu rapidement, mais difficilement, un des quartiers les plus populaires, avec une large dominante ouvrière, de la capitale. C'est alors toute une riche sociabilité, où se côtoient misère, fête et parfois violence, ainsi qu'une intense vie démocratique qui se révèlent. Dans cette histoire urbaine est mis en valeur le rôle décisif des habitants-citoyens dans les politiques publiques parisiennes. Enfin, le livre évoque la période douloureuse de la destruction d'une forte partie du quartier, au prétexte de la rénovation, sans négliger les luttes et la nouvelle culture urbaine qui en sont issues. Quartier périphérique de Paris, quartier populaire, Plaisance est aussi un quartier de la rive gauche. Il en est marqué, en particulier par l'extrême abondance des artistes plasticiens qui y résident ou y ont leur atelier. Mais le livre témoigne de l'absence de présence symbolique du quartier, très peu connu des Parisiens. Il n'est qu'une arrière-cour de Montparnasse. Le livre ouvre alors le chemin à une réflexion sur la construction des légitimités symboliques.