Le plaisir est l'un des objets les plus « futilisés » et les moins étudiés par la sociologie. Pourtant, concernant l'alimentation enfantine, la demande sociale est telle que la question des plaisirs alimentaires s'impose comme une thématique scientifique d'une actualité brûlante. Ce livre aborde à la fois le processus de socialisation des jeunes au(x) plaisir(s) et la manière dont les enfants et les adolescents reçoivent, s'approprient et acceptent ou refusent des plaisirs socialement, culturellement et historiquement construits. Le plaisir alimentaire est complexe à analyser, car s'y entremêlent une pluralité de dispositions socioculturelles et d'expériences vécues et sensibles. Le corps mangeant, les émotions et les passions sont combinées à des questions de sociologie générale. Cette conception permet d'entrevoir un jeu d'aller-retour entre soi et les autres, constitutif de la socialisation et fondateur des identités. Finalement, avec la question du plaisir alimentaire, c'est la relation entre dispositions et vécu sensible qui est examinée, et l'expérience de la modernité par les jeunes mangeurs qui est réinterrogée.