L'idée de la considération de la politique comme d'une science positive est une idée d'origine saint-simonienne. Le Plan des travaux scientifiques nécessaires pour réorganiser la société (mai 1822) de Comte rapproche le plus la politique de la science parmi les autres traités de l'époque qui n'envisagent pas aussi directement la notion de politique scientifique : que ce soit La science politique (1844) d'Ivan Golovine ou le Traité de politique et de science sociale (1866 - posthume) de P.-J.-B. Buchez.
La «science politique» semble avoir un objet d'une telle ampleur, d'une telle variété et d'une telle complexité que sa détermination précise peut nous paraître impossible. Comte voyait dans l'œuvre politique un «agrégat bien lié» ; de plus, pour Comte, il existait d'autres agrégats utiles à étudier que l'Etat. Dans la tradition du siècle des Lumières, les objectifs de Comte étaient de régénérer la société, de repenser l'homme, de le transformer en faisant appel à ses sentiments altruistes, et, pour cela, d'assainir les conceptions et les pratiques politiques.