La pensée politique de Platon est une réflexion
sur l'excellence de la vie commune. Les dialogues
platoniciens poursuivent, chacun à sa façon, une
enquête sur les conditions de l'unité, c'est-à-dire aussi
de l'intérêt et du bonheur, de la cité où les hommes
vivent une vie commune. La définition de la cité peut
être tenue pour le premier objet de cette enquête
dans la mesure où la philosophie, qui doit son existence
à celle de la cité, cherche avec Platon, et pour la
première fois, à exposer et à expliquer la nature de la
communauté politique, de son institution et de son
devenir, en la désignant comme une réalité particulière
- distincte du monde où elle apparaît, mais
aussi des hommes qui y vivent - dotée d'une vie
propre.
L'étude examine, parmi les textes platoniciens,
ceux qui montrent le mieux comment le philosophe
fait de l'unité de la cité la fin de la politique, puis de la
recherche de cette unité la fin de la philosophie. Du
modèle psychologique (la cité est comme une grande
âme, comme un grand individu) à la définition physiologique
(la cité est un être vivant), on peut ainsi
parcourir l'oeuvre entière de Platon et la comprendre
comme une philosophie politique.