Et le pli continue de sinuer, de s'inscrire
comme une ligne superposée à la surface
plane, couture qui survient sans réparation
de blessure. On songe au geste de froisser
ou, à ce qui vaut aussi bien pour l'étoffe
que le papier, au mouvement simple de
friper. Il est là, figure inaltérable, frisson du
rêve, cassure imperceptible. Il sépare et il
lie, il relie : il est la trace de la géométrie
et du hasard. L'art révèle le pli, l'appelle, le
fait apparaître, pour lui-même poursuivre
sa course. Le pli est un art, l'art n'échappe
pas au pli.