Après la mise au jour des abus sexuels et spirituels dans l'Église, comment ne pas s'interroger sur les causes profondes de ce que certains ont perçu comme une crise systémique ? Peut-on se contenter de dénoncer le cléricalisme ou les dérives de l'exercice du pouvoir ? Marie-Jo Thiel, rejointe ici par Patrick C. Goujon dans un dialogue qui clôt l'ouvrage, aborde cette question sensible sous l'angle orignal de la vulnérabilité.
Car en dépit de ce que l'on pourrait penser, si les abus sexuels et spirituels ont pu prospérer, c'est aussi en raison d'une vulnérabilité bien souvent déniée. La tentation de la toute-puissance a amené de trop nombreux chrétiens, clercs et laïcs, à utiliser l'Évangile comme un moyen de pouvoir sur les corps et les consciences.
L'enjeu est donc d'opposer, à cette culture de l'abus, celle d'une vulnérabilité assumée et discernée, en se mettant à la suite du Christ crucifié et glorifié. Ce chemin d'humanisation n'est pas dénué d'obstacles, mais il nous est offert comme un horizon, afin que nous fassions de notre Église une maison sûre pour tous.