La rencontre de Robert Desnos et Marc Chagall, deux inventeurs de fables, créateurs d'univers, poètes et conteurs populaires : « plus vivant qu'aujourd'hui » vient orner l'acrobate au bouquet, gouache de 1953.
1936
Chaque soir, dans son appartement parisien de la rue Mazarine, Robert Desnos écrit un poème avant de s'endormir. Quatre ans plus tard, dans la France occupée, il recopie ces textes au crayon à papier dans quatre cahiers - un trésor qui sera révélé dans Poèmes de minuit.
Les vers qui suivent, datés du 27 mars, ont la légèreté d'une ritournelle et la force d'une profession de foi : le poète y affirme, malgré le péril, son espoir en l'avenir et son esprit de résistance.
1953
Marc Chagall a toujours été fasciné par le cirque. Dans le bleu des songes, entre la terre et l'éther, L'Acrobate au bouquet vole loin de son trapèze. Sous la clarté de la lune, il s'élance dans le ciel, semblant nager dans l'air. Sa main se prolonge dans une gerbe de fleurs. Sa quête de liberté ne connaît ni les limites de la raison ni la peur de la mort.
Dans ce poème-objet, Desnos et Chagall disent l'éternité de l'humain, suspendu entre la vie et le trépas, immortalisé dans la beauté du geste et le vertige de sa liberté.