En 1576 l'humaniste Antoine de Laval produit à partir du texte de l'édition princeps - publiée la même année à Paris par l'exilé florentin Jacopo Corbinelli - la première version en langue française des Ricordi de Francesco Guicciardini. La traduction répond à la nécessité, très vivante en France à la fin du XVIe siècle, de préparer une sorte de vademecum pour la formation du souverain, capable de fournir des modèles universels adaptables à des situations et des contextes disparates dans la pratique politique des ambassadeurs, des conseillers et des secrétaires. Dans un moment de crise du rôle et des fonctions de la souveraineté, Antoine de Laval offre une collection de préceptes pour la cour, afin de défendre l'unité et la stabilité de la monarchie.