Depuis son arrivée en terre d'Israël en
septembre 1945, Jerzy Henryk Orlowski a
conservé précieusement pendant plus de
soixante ans un petit carnet de poche à couverture
rouge sur lequel, à 13 ans, il avait recopié
quinze poèmes écrits au camp de Bergen-Belsen
où il fut déporté avec sa tante et son jeune frère
au cours de l'année 1944. Quinze poèmes qui
témoignent de cette vitalité opiniâtre de l'enfant
confronté à la barbarie, et de la place unique de
la poésie dans le dialogue secret qu'il entretient
avec lui-même. Devenu Uri Orlev, auteur de livres
pour la jeunesse traduits dans le monde entier, il
a souhaité rendre publics ces balbutiements
d'écrivain, par une sorte de fidélité absolue à
l'enfant qu'il était et à son destin, dédiant ainsi
toute son oeuvre littéraire d'adulte à cette génération
d'enfants qui connurent la Shoah, à ceux
qui y survécurent, et à ceux qui y périrent.