Quand, le 10 mars 1953, Tôge Sankichi -
qui avait été irradié lors de l'explosion
atomique du 6 août 1945 à Hiroshima -
mourut (âgé de 36 ans) à l'hôpital, un ami
posa près de sa tête un exemplaire des
Poèmes de la bombe atomique.
Ces poèmes, que Tôge avait écrits fiévreusement
de 1949 à 1951 (et qui furent
publiés pour la première fois en 1951),
condensaient l'essentiel de son témoignage :
constat, protestation, appel - toujours par
la force d'une poésie neuve et libre.
Ce sont, dit Ôé Kenzaburô (prix Nobel,
auteur de Notes de Hiroshima), «les poèmes
les plus admirables» qui aient été écrits
«sur les drames causés par le bombardement
atomique et la dignité de l'homme qui ne
capitule pas devant eux.»