Pierres infectes qui éclatent en taches de sang sous un ciel de cuivre vert [...]
Dieux et langues de pierres impies qui ne croient plus à l'homme l'heure est venue
Du requiem pour nos âmes blanches de Bohème
Rendez-moi mon Elégiaque et je vous offrirai
Des poissons
Aux oeufs de cristal et aux cordes vibrantes de pizzicati comme des violons
Médiumniques Je vous offrirai
La mémoire oraculaire de la vie.
« C'est impossible. Oublier m'est impossible. Il n'y a rien de plus improbable pour moi que ça, oublier. Toi, tu dis que tu te rappelleras. Mais tu ne te rappelleras rien. Ou alors une couleur... Et encore... Quelque chose comme une lumière. Un reflet dans l'eau. C'est tout. Tu partiras et tu ne sauras plus. Tu vivras... Celle qui restera avec ça, cette mort-là, et toutes les autres, c'est moi. C'est comme ça que je suis depuis toute petite. Pleine de morts... La mémoire c'est difficile. Si difficile. »
Le présent ouvrage présente le même univers imaginaire saisi à travers les variations d'angle de trois oeuvres différentes et complémentaires. Univers déchirant et tragique de l'impossible amour, de l'étrangeté à soi-même, de la réalité fuyante, des visions, de la folie, de la plongée lucidement hallucinée dans la vérité humaine la plus profonde et la moins convenue. Servi, dans le récit et le théâtre, par un style limpide, cru, sensible, poignant, cet univers intérieur fait entendre, dans les poèmes, le verbe furieux, incandescent et obscène d'une bacchante surréaliste.