Marina Tsvetaeva, grand poète russe du XXe siècle (1892-1941), a vécu une enfance heureuse dans un milieu intellectuel moscovite. Mais la révolution russe de 1917, les privations et les angoisses de la guerre civile, la mort de sa fille cadette, la déroute de l'Armée blanche l'ont contrainte à faire ses adieux à son pays natal. Elle quitte Moscou pour rejoindre son mari, réfugié à Berlin et va vivre un exil de dix-sept ans en Occident. La vie quotidienne se révèle alors difficile, la solitude plus intense et les thèmes poétiques vont s'approfondir. Une réflexion philosophique enrichit les rythmes, des questions métaphysiques se posent auxquelles il est inhabituel d'apporter une réponse poétique. Mais Tsvetaeva emprunte justement cette voie, car selon ses propres paroles, elle ne sait faire rien d'autre qu'écrire. Elle va continuer à composer des poèmes, fidèle à son devoir de création, jusqu'aux derniers retranchements en URSS où son destin tragique la rattrape.
Sa profonde vision humaniste, revêtue de rythmes toujours riches et sonores, exprimée dans les poèmes de 1921 à 1941, est offerte à présent au public dans son intégralité en langue française.