Les Bords de la route (1895) et Les Vignes de ma muraille (1899)
rassemblent des vers que Verhaeren a écartés de la composition de
ses grands recueils. Le premier ensemble couvre la période 1882-1894,
celle des Flamandes et des Moines, puis de la «Trilogie noire».
Les Vignes de ma muraille reprend des poèmes restés en marge des
Campagnes hallucinées (1893) et des Villes tentaculaires (1895).
Avec leur organisation librement thématique, ces deux recueils
anthologiques apparaissent comme des caisses de résonance des
diverses manières de Verhaeren durant une période décisive de sa
formation. Le lecteur peut y entendre les voix multiples du poète et
y retrouver motifs et faits de style qui traversent son oeuvre : transposition
picturale, veines paysagiste, historique, religieuse ou érotique,
poésie du voyage mais aussi de la terre natale. Il entre ainsi
dans l'atelier de l'artiste. Et d'une façon d'autant plus saisissante
que le jeu des variantes proposé par cette édition permet de suivre
les bouleversements subis par chacune des pièces depuis sa première
parution en revue.