Point de côté
La calomnie s'est imposée, il faut tourner la page. La page, c'était moi. On me signifiait ainsi ma destitution de la direction du « Monde des livres ». Souffle coupé, comme asphyxiée...
Pour repartir, ne fallait-il pas remonter plus haut, creuser plus profond ? Que n'avais-je pas compris de ce monde où je me croyais légitime ? Et qu'avais-je voulu ignorer de moi-même ? Il fallait refaire ce parcours qui avait débuté une cinquantaine d'années plus tôt, dans une petite ville de province - « du mauvais côté du pont ». Sans ce point de côté qui m'obligeait à m'arrêter, aurais-je entrepris ce voyage ? Pas sûr.