Au Japon, les taux de délinquance sont inférieurs de plus de la
moitié à ce qu'ils sont dans les sociétés occidentales à niveau de
développement comparable, tandis que la proportion de policiers y
est inférieure de moitié à ce qu'elle est dans ces mêmes pays. Cette
situation trouve, pour partie, son explication dans la persistance, au
Japon, d'habitudes traditionnelles de contrôle social communautaire
ou d'autodiscipline qui limitent d'autant le recours aux interventions
institutionnelles de type judiciaire ou policier. Cet
ouvrage, riche d'enseignements d'un point de vue comparatif,
montre comment le rôle social contemporain de la police japonaise
est la conséquence, d'une part, d'usages et de traditions spécifiques,
enracinés dans l'histoire millénaire du pays, et, d'autre part, d'une
évolution qui, depuis deux décennies particulièrement, a tendu à
éroder cette spécificité, en amenant le Japon à voir apparaître des
problèmes que l'on rencontre aujourd'hui dans la plupart des pays
développés.