La sécurité restera-t-elle longtemps un bien public ?
Le rôle des États garants de la protection des personnes, des biens et de l'information
ne va plus de soi. L'expansion phénoménale de l'industrie et des
services de protection privés oblige à repenser de fond en comble cette prérogative
traditionnellement monopolisée.
Le fonctionnement des polices d'État est mis à l'épreuve à la fois par la
concurrence des opérateurs du marché et par l'impératif d'adaptation aux
normes de productivité du management privé. Enfin, la multiplicité des opérateurs
rend complexe le pilotage des politiques de sécurité collective.
Jusqu'à quel point et comment les États s'accommoderont-ils de cette nouvelle
donne ? À la faveur de nombreuses enquêtes empiriques, cet ouvrage
analyse les mécanismes de promotion et de légalisation de différents segments
du marché de la protection, discute la notion de "privatisation policière"
et la mise en cause du "monopole étatique" au sein des mécanismes
de production de sécurité.
Cette approche politique, sociologique et économique s'adresse aux professionnels
et aux politiques, aux chercheurs et aux étudiants en sciences
sociales, soucieux de mieux comprendre l'impact des politiques de sécurité
sur la régulation des risques, vulnérabilités et désordres, dans les sociétés
contemporaines.