Comment la recherche de sciences sociales en et sur l’Afrique a-t-elle évolué durant les quatre dernières décennies ? Quelles sont les lignes et les fractures épistémologiques qui se dessinent aujourd’hui ? Quel sens cela a-t-il de continuer à promouvoir des études africaines dans les universités ? Qui y parle d’Afrique, et à qui ? Ce sont ces questions qui traversent ce double numéro, conçu à l’occasion des 40 ans de Politique africaine. La création de la revue avait marqué un engagement fort, à une époque où les contextes scientifiques, mais aussi politiques et idéologiques, n’étaient pas les mêmes. Les approches par le bas ouvraient la recherche à de nouveaux terrains tout en posant une distance critique à l’égard des compréhensions de l’Afrique focalisées sur les relations de domination entre le continent et le reste du monde. D’autres rapports de domination sont aujourd’hui mis en cause tant à l’intérieur de l’Afrique qu’au sein même du champ des études africaines. Et le continent apparaît comme un espace singulier où questionner plus globalement le devenir du monde à l’ère néolibérale. Rassemblant les contributions d’anthropologues, de démographes, de géographes, d’historiens, de politistes et de sociologues, ce volume éclaire et interroge les passés, les présents et les futurs de l’Afrique des sciences sociales. De bas en haut, débats et combats continuent.