Comment sortir de la violence d'Etat ? Faut-il pardonner les agents de l'Etat qui ont torturé et fait disparaître des opposants par milliers, conformément aux ordres donnés par les responsables d'un régime autoritaire ? Les nouveaux gouvernements démocratiques, en Afrique du Sud et en Amérique latine, ont tenté de répondre à ces questions par des politiques associant amnistie, réparations et commissions de vérité et de réconciliation. Ils ont aussi appelés victimes et responsables de la répression au pardon et à la réconciliation. Cet ouvrage explore la possibilité d'une sortie de la violence au moyen du pardon politique, en s'appuyant sur des réflexions philosophiques postérieures à la Shoah. Si le «pardon politique» est impossible, il devient néanmoins une figure dominante du débat sur la justice, à partir de laquelle les démocraties nouvelles, mais aussi la France confrontée à la mémoire de la guerre d'Algérie, tentent de reconstruire leur rapport à un passé violent.