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« Conflit d’intérêts ». Depuis qu’il a été révélé que la première fortune de France détenait des comptes en Suisse et quelques autres avoirs exotiques, tout en salariant la femme de l’ex-ministre du Budget, lui-même pourfendeur revendiqué de la fraude fiscale, la notion de « conflit d’intérêts » est entrée au coeur du débat politique. Comme si on faisait mine de redécouvrir le concept. Or, a-t-on oublié que les conflits d’intérêts peuvent être mortels ? Ce sont des conflits d’intérêts qui ont été au centre du drame du sang contaminé il y a vingt ans. Très récemment, ce sont peut-être des conflits d’intérêts qui expliquent que l’on a construit dans les zones où la tempête Xynthia a fait une cinquantaine de morts. Ce sont les drames de la sécurité sanitaire qui ont imposé des règles déontologiques strictes pour les experts, médecins et scientifiques, qui se prononcent sur la mise sur le marché des médicaments ou les risques des aliments. Et quand ces règles sont omises, comme pour la grippe A, tous les débordements sont possibles… Si les journaux ont consacré des centaines de pages aux scandales des conflits d’intérêts, rien ou presque n’a été écrit sur les seules questions qui vaillent : peut-on prévenir les conflits d’intérêts ? Peut-on en finir avec l’ère du soupçon ? Existe-t-il des conflits d’intérêts patents au coeur de notre démocratie qui pourraient éclater au grand jour et provoquer une déflagration politique et qu’il serait bon de déminer en urgence ? En une centaine de pages, Martin Hirsch revient sur l’histoire récente des conflits d’intérêts, sur la zone grise du conflit d’intérêts, de la prise illégale d’intérêt et du trafic d’influence. Il plaide pour des règles nouvelles et complètes de prévention des conflits d’intérêts. Sans loi, point de salut. Il expose quelques principes simples qui permettraient d’assainir les rapports entre le pouvoir et l’argent.