En 1999 paraissait le rapport le plus sensible de la Commission
Bergier, instituée par la Confédération suisse pour apporter un
épilogue officiel à la crise dite «des biens en déshérence».
Dix ans après, l'heure est au bilan. Celui de Frank Bridel est
sévère. Chargée d'éclairer l'attitude de la Suisse face à Hitler, la
Commission laisse des textes dont le ton et les conclusions
négatives ont entaché l'image du pays en faisant l'impasse sur le
climat de menace dans lequel il a vécu durant les douze ans du
nazisme.
Aussi bien, sitôt publié l'ensemble du Rapport Bergier, les
attaques se sont abattues de toute part sur lui. Frank Bridel cite les
principaux témoins à charge, en commençant par le président de
la Commission lui-même. Il oppose aux statistiques du Rapport
Bergier les chiffres les plus récents, livre une critique serrée du
rapport sur les réfugiés, dépeint la Suisse de l'époque et explique
les positions du général Guisan.
Un livre indispensable à quiconque veut comprendre une des
périodes les plus tragiques qu'ait dû affronter la Suisse.