Pour ne plus jamais perdre
bientôt tu tomberas, malgré la coquille et le
nid. tu traîneras tes pieds dans les feuilles
mortes, le long des trottoirs, jusqu'à ce qu'il n'y
ait plus de nuits, d'herbe ni de cailloux.
tu apprendras la ville et la nuit, les hommes
qui tendent des mains aux paumes crasseuses.
tu liras dans ces lignes un poème, tu écouteras
les rengaines et les rumeurs. penchée sur le
rebord du pont, plus rien ne pourra te retenir.
un abandon plus facile que les tempêtes.
Trois moments pour dérouler le temps et
arpenter la mémoire : une femme nous
emmène dans la maison d'une grand-mère,
vers les sentiers au fond du jardin et là où tout
se trouble. La marche et l'errance urbaine y
réveillent le souvenir et dessinent un nouveau
territoire à parcourir.
Texte de passage, de prise de conscience, de
renoncement à un temps idéal qui passe par
le deuil - pas seulement des proches, mais
d'une idée du monde, d'une liberté de rêver.
Une écriture puissante, à vif, qui nous entraîne
là où le quotidien devient poésie, là où le souvenir
tisse sa trame.