En Italie, en Allemagne et en Russie, les régimes
totalitaires nés des cendres de la Première
Guerre mondiale ont pris les traits de religions
politiques, dotées de liturgies, de rites et de mythes largement empruntés au modèle
chrétien. Comment les Églises catholique, protestante et orthodoxe ont-elles réagi face à ces
«concurrentes» ?
À la lumière de ses précédents travaux, Emilio Gentile porte un regard neuf sur les rapports
que le christianisme entretint avec le fascisme, le nazisme et le communisme. Dans les années
1930, rares furent ceux qui associèrent les trois régimes dans une même dénonciation.
Pourtant, si les autorités ecclésiastiques, voyant dans le bolchevisme l'incarnation satanique
de la modernité, soutinrent d'abord le fascisme et le nazisme au prix de lourds compromis,
certaines voix s'élevèrent pour souligner l'incompatibilité profonde entre ces régimes et la
religion chrétienne - pour réaffirmer le primat du Christ sur César.