Pour Sade
Nombreux sont encore ceux qui ne voient en Sade qu'un pornographe, au mieux, un fou ou un auteur dangereux, voire un monstre, sans comprendre comment il sut exprimer, au-delà de tout concept, les modalités essentielles de l'esthétique moniste. Ceux qui rejettent Sade, tout en célébrant la philosophie moniste en Parménide, Gassendi, Spinoza, et autres - ou encore dans le Taoïsme ou le Bouddhisme Zen -, se trouvent donc dans la situation bizarre et contradictoire de rejeter, avec l'OEuvre de Sade, une illustration essentielle de cette même philosophie. L'auteur vise dans cet essai à montrer comment Sade nous révèle, au-delà du bien et du mal, et du cycle des destructions et des créations, le sens de notre unité essentielle avec l'Être - ou l'Un. Le projet sadien, unique dans l'histoire de la pensée, continuera sans doute à susciter l'admiration des hommes, restant indispensable à toute véritable compréhension non seulement du monisme, mais au-delà, de toute véritable philosophie.